LA RÊVE DE LA JEUNESSE
Après vingt ans on se revoit
Je te trouve, tu as changé de voix
C’est normal,nous sommes des cassettes
Abîmés après des années
C’est la première que tu viens à Paris
Je suis sûr que tu as trouvé
Les images dont tu as longtemps rêvé
Sur le sentier de la colline mouillée par la pluie de Dalat
On rêvait de l’existentialisme de Jean Paul Satre
Sous la chaleur brûlée sur le quai de Saigon
On rêvait de la Sorbonne
Des œuvres d’Albert Camus dans la main comme
Les fleurs précieuses offertes aux amoureux
On rêvait encore et encore,faisait rêver,devant des yeux
Innocent comme le cerf des élèves dans la ville des cocotiers
Vingt ans passent comme l’eau de la Seine
Le rêve est toujours stable comme la tour Eiffel
Tu es là ! en plein cœur de la capital de lumière
Le rêve tend sa main et t’accueille chaleureusement
Sous nos pieds,la Seine fait grimacer son visage pour te saluer
Vingt ans passées,
Comme les oiseaux, petit à petit,je fais le nid
Sous le Mistral et la pluie
Je parcours avec des fiches de paie
La poésie est remplacée par les factures
Il y a beaucoup d’embouteillages dans la ville
Ainsi que dans la vie
Comme sur autoroutes ,existe beaucoup de péages
Ma vie quotidienne parfois a baissé mon courage
Tout au fond du cœur, le rêve s’endort
Sur le chemin du Mékong des années difficiles
Des nuits amères et des jours fragiles
Tu continues à réaliser le rêve
La joie de la jeunesse brille toujours dans ton cœur
Un sacré bonheur
Aujourd’hui qui me ramène au rêve de jeunesse
Que je crois déjà oublié
Il revit après des années plus fort que jamais
La petite pluie d’octobre tombe sur nos épaules
Mes yeux sont muoillés
Huynh ngoc Diêu
Octobre 1999
